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Auteur Fil de discussion: Amérindiens  (Lu 7275 fois)
Michèle
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« le: Janvier 06, 2011, 06:38:42 »
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Paroles d'un Indien Hopi

"Marche doucement sur la terre, elle est sacrée.
N'exploite pas, ne domestique pas ta mère, sinon elle ne te comptera plu au nombre de ses enfants.
Marche doucement sur la terre et tu la verras fleurir.
Si tu travailles avec elle, quand tu auras faim elle te donnera à manger.
Et quand viendra l'heure de mourir, dans ses bras tu ne seras pas un étranger."

Source : paroles qui nous avaient été données par Jean-Yves LELOUP lors de la session d'un week-end au Centre International Culturel et Spirituel de la Sainte-Baume (dissous depuis) sur le thème : "Bouddhisme et Christianisme, étude comparative". 23/24 juin 1984.
Jean-Yves LELOUP avait reçu lui-même ces paroles d'un indien Hopi et nous les avait citées de mémoire.

"Heureux les doux, ils épouseront la terre" (Nouveau Testament - Béatitudes- Matthieu, 5)
« Dernière édition: Janvier 27, 2011, 06:41:40 par Michèle » Journalisée

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« Répondre #1 le: Janvier 07, 2011, 11:56:24 »
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Bonjour à toutes et à tous,

Beaucoup d'entre vous je suppose ont connaissance du discours du Chef Seattle, qui reflète bien la spiritualité des Indiens d'Amérique du Nord.

Discours du Chef Seattle en 1854

Anonyme
Seattle

Discours prononcé en 1854 par Seattle (v. 1786-1866), chef des tribus Duwamish et Suquamish, devant le gouverneur Isaac Stevens.
Il s'agit de la traduction française de la version anachronique de Ted Perry. Pour plus d'information concernant les désaccords sur l'attribution du discours, voir Wikipédia.

Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?
L'idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.
Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d'insecte sont sacrés dans le souvenir et l'expérience de mon peuple.

La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l'homme rouge.
Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n'oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l'homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l'homme, tous appartiennent à la même famille.

Aussi lorsque le Grand chef à Washington envoie dire qu'il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérons donc, votre offre d'acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.
Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l'eau claire des lacs parle d'événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père.

Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l'enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère. Nous savons que l'homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c'est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. La terre n'est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu'il l'a conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l'oubli. Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un désert.

Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'homme blanc. Pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant au-dessus de la face d'un étang, et l'odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

L'air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle.
La bête, l'arbre, l'homme. Ils partagent tous le même souffle.


L'homme blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire. Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l'homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Nous considérerons donc votre offre d'acheter notre terre. Mais si nous décidons de l'accepter, j'y mettrai une condition : l'homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.

Je suis un sauvage et je ne connais pas d'autre façon de vivre.
J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.
Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ?. Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme. Toutes choses se tiennent.

Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.
Nous savons au moins ceci : la terre n'appartient pas à l'homme ; l'homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.

Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.
Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à lui-même.

Même l'homme blanc, dont le dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc découvrira peut-être un jour, c'est que notre dieu est le même dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge et le blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre, c'est accabler de mépris son créateur. Les Blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que toutes les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du dieu qui vous a amenés jusqu'à cette terre et qui pour quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et l'homme rouge. Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d'hommes, et la vue des collines en pleines fleurs ternie par des fils qui parlent.
Où est le hallier ? Disparu. Où est l'aigle ? Disparu.
La fin de la vie, le début de la survivance.

Chef Seattle, 1854
Récupérée de « http://fr.wikisource.org/wiki/Discours_du_Chef_Seattle_en_1854 »
Catégorie : Discours
« Dernière édition: Janvier 27, 2011, 06:45:24 par Michèle » Journalisée

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« Répondre #2 le: Janvier 24, 2011, 08:20:49 »
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Le tissage de notre vie par Joshin Luce Bachoux

À chaque instant, la trame de notre vie se mêle aux couleurs et à la beauté du monde. Seuls peuvent voir ce tissage ceux dont le cœur est pur, racontent les Indiens.

C'est une ancienne légende indienne, celle du tissage de notre vie. Tout ce que nous vivons, éprouvons, rencontrons forme la trame de notre existence. Dieu tisse le fil et y inclut toute la création.

Dans notre tissage, il y a l'éclat du soleil, et l'argent de la lune, les couleurs de l'arc-en-ciel, et le noir de la tristesse et le blanc de la pure joie. Quand nous nous tournons vers Lui, il nous montre cette tapisserie : nous pouvons y voir les motifs qui s'entrecroisent et se répondent motifs de fête et motifs de chagrin ; passages sombres des mille instants de peine, joies qui traversent le dessin, comme un éclair dans un ciel d'été ; et les cailloux et les rivières, et les nuits et les jours, marées de nos vies.
Cette tapisserie n'est jamais terminée. Nous en déchiffrons le mouvement imperceptible : comme le friselis de l'eau d'un lac, comme le passage insensible du bouton à la fleur, le travail de Dieu la transforme sans cesse. Ne la vit pas celui qui, orgueilleux, se ferme à la beauté du monde. Malheur à lui : la tapisserie devient de plus en plus lourde à porter, nul ne peut en alléger le poids, ni Dieu, ni ami, ni amour. Il marche, tête courbée, épaules voûtées, regard tourné vers le sol.

Mais ceux qui ont le cœur pur, ceux qui laissent chaque instant les transformer, ceux qui disent oui aux cadeaux du monde... pour ceux-là, Dieu tisse dans le tissu le plus fin, le plus impalpable, tissu d'amour, tissu de don. Il y entre mille brins d'herbe dont la rosée rafraîchit les jours trop lourds, mille aubes pour éclairer les instants de nuit profonde, mille gouttelettes de pluie irisées et mille sourires pour nous accompagner quand le chemin est trop abrupt.

Quant à celui qui, les pieds pris dans la boue, refuse le pardon du monde... Ah ! pour lui, Dieu ne peut rien, car son cœur est fermé au chuchotement de l'amour. Et ils disent encore, ces Indiens qui respirent l'air pur des hautes montagnes, que celui qui n'entend pas Dieu ne voit pas non plus les couleurs qui réjouissent les yeux, l'or du maïs, morceau de soleil, le rouge de la terre, couleur de notre propre sang, ni les toutes petites plumes blanches qui entourent les yeux des aigles à leur naissance, il n'entend pas les cris joyeux des enfants, ni le chant des hauts plateaux. Ah ! Pitié pour lui ! Qu'est-ce qu'une vie où l'on est seul, seul dans sa tristesse et seul dans sa joie? Puis, dans sa sagesse, Dieu entremêle notre tapisserie à celles de tous les autres. Celles des Anciens, eux dont les vies ont poussé dans la terre sèche et pauvre, frayant un chemin à nos propres vies, avec les vies de ceux qui nous accompagnent, ceux dont la bouche est tout miel, et ceux qui sifflent comme des serpents. Enfin - et qui pourrait faire cela si ce n'est Lui qui, dans le grain, connaît déjà l'épi de maïs -, Il croise et recroise les fils avec tous ceux qui viendront, enfants nés de cette terre, enfants nés de Son amour...

Et sur ces hauts plateaux où, l'hiver, le gel fait craquer les os et les pierres, les femmes et les hommes aux cheveux noirs et aux yeux bridés, calmes et lents, marchent dans la lumière, mille pas qui tissent la trame du monde, mille gestes qui disent respect et grâce.
Regardez ! Cela chatoie sous nos yeux à chaque instant.

Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste, a été ordonnée au Zuigakuin, un monastère de la montagne japonaise, voilà bientôt vingt ans. Elle a ouvert, en 1991, la Demeure sans limites, à la fois temple zen et lieu de retraite, à Saint-Agrève, en Ardèche.
source : La Vie, janvier 2004

Publié par Acouphene à l'adresse 00:44 3 traces d'existence  
Libellés : bouddhisme, sagesse, zen
« Dernière édition: Janvier 27, 2011, 06:46:47 par Michèle » Journalisée

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